Comment choisir les instruments d’évaluation?
dessin par Marc Chalvin |
L’évaluation
est un processus intégré à l’apprentissage, elle constitue un
élément essentiel de toutes démarches pédagogiques, elle a pour
premier but l’amélioration de la qualité des décisions relatives
à l’enseignement/apprentissage en prenant en compte les erreurs en
régulant et en adaptant le dispositif didactique à la réalité des
apprentissages et ce pour renforcer et augmenter les réussites.
L’évaluation
des apprentissages est une démarche qui consiste à recueillir des
informations sur les apprentissages, à porter des jugements sur
les informations recueillies et à décider sur la poursuite des
apprentissages compte tenu de l’intention d’évaluation de
départ.1
Nous voudrions donner quelques
pistes à tout enseignant qui voudrait travailler avec des œuvres
littéraires comme Le
Petit Nicolas, Entre
les murs et Ensemble,
c’est tout et les
adaptations de ces films. Il est important de savoir quelle
compétence est concernée quand nous faisons l’évaluation et
quels sont les types d’exercices que nous pouvons utiliser. Dans le
guide méthodologique2
qui a comme support théorique la perspective actionnelle et le Cadre
européen commun de référence pour les langues, Caroline Veltcheff
et Stanley Hilton donnent des idées aux enseignants qui veulent
tester et développer par la suite de vraies compétences en
français.
L’enseignant peut évaluer en
début, en cours et en fin d’apprentissage. L’évaluation
initiale a une fonction d’analyse de l’état des connaissances au
début de l’enseignement. Cette évaluation est l’un des points
de départ de l’activité de création des activités car on
n’enseigne jamais qu’à partir des connaissances antérieures des
élèves. D’autre part, elle sert de point de référence pour
évaluer les progrès des élèves. L’évaluation formative permet
de contrôler l’apprentissage, que ce soit pour aider l’élève à
prendre conscience de ce qu’il a déjà acquis ou de ce qui lui
reste à apprendre. L’évaluation sommative vise habituellement la
validation de l’apprentissage, et, par comparaison avec un état
antécédent, c’est un moyen d’évaluer les progrès.
Au début de l’année, de
semestre, du chapitre ou même de la séquence, il est judicieux de
faire une évaluation initiale. En utilisant des tests d’entrée,
l’enseignant peut repérer les différents profils du groupe et
établir un programme de travail. Tout au long du semestre, nous
devons suivre les progrès des apprenants. Savoir produire un texte
sous la forme d’un message électronique dans lequel l’apprenant
raconte une histoire amusante est une compétence qui doit être
acquise. Les élèves peuvent travailler à partir d’une B.D.
L’autoévaluation est
processus par lequel les élèves recueillent des données et
réfléchissent à leur propre apprentissage. Elle donne aux élèves
une conscience et une compréhension accrues d’eux-mêmes.
L’enseignant peut éventuellement aider les élèves à réaliser
cette autoévaluation ou leur proposer de confronter leur
autoévaluation à l’évaluation que l’enseignant a faite. Mettre
en œuvre des situations d’autoévaluation contribue au
développement de la capacité cognitive des élèves et à
l’augmentation de la motivation d’apprendre. L’autoévaluation
aide l’apprenant à poser un diagnostic sur son apprentissage,
démarche vitale pour la réussite d’une bonne acquisition.
Il
ne s’agit plus de se borner à la préparation et à la correction
d’épreuves ponctuelles, mais de proposer une évaluation
progressive et continue qui engage la responsabilité de l’apprenant
et favorise son autonomie. D’où l’importance, pour ce dernier,
de pouvoir s’autoévaluer, soit de maniéré libre, soit de manière
guidée. Tester son propre niveau d’avancement et valider ses
capacités acquises se réalise le plus souvent par rapport à un
référentiel qui regroupe les savoir-faire à acquérir et qui
précise une hiérarchisation de ceux-ci.3
L’un
des plus récents questionnaires d’autoévaluation est le Portfolio
européen des langues (PEL) est un instrument permettant de consigner
les résultats de l’apprentissage linguistique et des expériences
culturelles, qu’ils soient acquis dans un cadre scolaire ou
extrascolaire, et d'y réfléchir. Il est composé de trois parties :
un Passeport de langues, qui donne une vue d’ensemble de capacités
en différentes langues à un moment donné ; une Biographie
langagière, qui aide à planifier l’apprentissage, à y réfléchir
et à évaluer le progrès ; un Dossier, qui offre la possibilité de
sélectionner des matériels qui serviront à documenter et à
illustrer les acquis ou les expériences que avez mentionnés dans la
Biographie langagière ou le Passeport de Langues.
En ce qui nous concerne, nous
essayons de mettre les apprenants dans une situation d’autoévaluation
le plus souvent possible : pendant une activité, à la fin d’un
projet, etc.Nous sommes d’avis que l’autoévaluation doit être
en processus continu et non un événement particulier dans une
séquence. Une autoévaluation devrait s’accompagner d’un « plan
d’action » et d’une rétroaction par l’enseignant. Nous devons
nous assurer que les critères sont clairs pour l’élève, en lien
avec les éléments de compétence, les contextes de réalisation et
les critères de performance.
Nous avons déjà travaillé en
classe de FLE, suite aux activités de découpage d’une séquence
vidéo, la production écrite à l’aide du roman photo.
L’enseignant peut utiliser le roman photo avec plusieurs objectifs
:
- travailler sur l’image et
son vocabulaire ;
- réaliser un synopsis, créer
un mini–scénario et réaliser un story-board (découpage en
séquence) ;
- faire des choix ;
- travailler en groupe ;
- réaliser des prises de vues
avec l’appareil photo numérique ;
- mettre en page et saisir des
textes. ;
- présenter son travail :
prendre la parole en groupe, répondre aux questions et argumenter.
En guise de conclusion, nous
voulons souligner le fait que pour la réussite du processus complexe
d’enseignement-apprentissage, il est bien que l’enseignant fasse
sa propre autoévaluation. Dans ce but, nous pouvons utiliser une
grille d’auto-évaluation afin de prendre conscience des qualités
et des défauts au niveau pédagogique, à différents moments de
l’année.
Bibliographie
- Textes de référence :
BÉGAUDEAU François, Entre les
murs, Paris, Éditions Verticales, 2005.
GAVALDA Anna, Ensemble, c’est
tout, Paris, Éditions J’ai lu, 2005.
SEMPÉ Jean–Jacques, GOSCINNY
René, Histoires inédites du Petit Nicolas, Paris, Éditions IMAV,
2004.
- Ouvrages critiques portant sur la didactique :
CUQ Jean-Pierre, GRUCA Isabelle,
Cours de didactique du
français langue étrangère et
seconde,
Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 2003.
LANCIEN Thierry, De
la vidéo à Internet, 80 activités thématiques,
Paris, Hachette, 2006.
TAGLIANTE Christine,
L’évaluation, Paris, CLE International, 1999.
VELTCHEFF Caroline, HILTON
Stanley, L’évaluation en FLE, Paris, Hachette FLE, 2003.
1CUQ
Jean-Pierre, Dictionnaire de didactique du français, langue
étrangère et seconde, Paris, CLE International,
2006,
p. 90.
2VELTCHEFF
Caroline, HILTON Stanley, L’évaluation en FLE, Paris, Hachette
FLE, 2003, p. 47.
3CUQ
Jean-Pierre, GRUCA Isabelle, Cours de didactique du français langue
étrangère et seconde, Grenoble, Presses
Universitaires
de Grenoble, 2003, p. 213.
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